Scrutatio

Venerdi, 26 aprile 2024 - San Marcellino ( Letture di oggi)

Deuxième livre des Macchabées 15


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1Apprenant que Judas et les siens étaient dans les parages de Samarie, Nikanor prit le parti deles attaquer sans risque, le jour du repos.2Les Juifs qui le suivaient par contrainte lui dirent: "Ne va pas les faire périr d'une façon sisauvage et si barbare, mais rends gloire au jour que Celui qui veille sur toutes choses a sanctifié de préférence."3Alors ce triple scélérat demanda s'il y avait au ciel un souverain qui eût prescrit de célébrer lejour du sabbat.4Comme ceux-ci lui répliquaient: "C'est le Seigneur vivant lui-même, souverain au ciel, qui aordonné d'observer le septième jour",5l'autre reprit: "Et moi aussi je suis souverain sur terre: je commande qu'on prenne les armes etqu'on fasse le service du roi." Toutefois, il ne fut pas maître de réaliser son funeste dessein.6Tandis que Nikanor, se redressant avec une extrême jactance, décidait d'ériger un trophéecommun avec les dépouilles de Judas et de ses compagnons,7Maccabée, de son côté, gardant une confiance inaltérable, avait plein espoir d'obtenir dusecours de la part du Seigneur.8Il engageait ceux qui se trouvaient avec lui à ne pas redouter l'attaque des païens, mais, ausouvenir des secours qui étaient déjà venus du Ciel, à compter qu'en ce moment aussi, du Tout-Puissant leurviendrait la victoire.9En les encourageant à l'aide de la Loi et des Prophètes, en évoquant à leur esprit les combatsqu'ils avaient déjà soutenus, il les remplit d'une nouvelle ardeur.10Ayant ainsi réveillé leurs ardeurs, il acheva de les exhorter en leur montrant la déloyauté despaïens et la violation de leurs serments.11Ayant armé chacun d'eux moins de la sécurité que donnent les boucliers et les lances que del'assurance fondée sur les bonnes paroles, il leur raconta un songe digne de foi, une sorte de vision, qui les réjouittous.12Voici le spectacle qui lui avait été offert: l'ex-grand prêtre Onias, cet homme de bien, d'unabord modeste et de moeurs douces, distingué dans son langage et adonné dès l'enfance à toutes les pratiques dela vertu, Onias étendait les mains et priait pour toute la communauté des Juifs.13Ensuite avait apparu à Judas, de la même manière, un homme remarquable par ses cheveuxblancs et par sa dignité, revêtu d'une prodigieuse et souveraine majesté.14Prenant la parole, Onias disait: "Celui-ci est l'ami de ses frères, qui prie beaucoup pour lepeuple et pour la ville sainte tout entière, Jérémie, le prophète de Dieu."15Puis Jérémie, avançant la main droite, donnait à Judas une épée d'or et prononçait cesparoles en la lui remettant:16"Prends ce glaive saint, il est un don de Dieu, avec lui tu briseras les ennemis."17Excités par les excellentes paroles de Judas, capables d'inspirer de la vaillance et de donneraux jeunes des âmes d'hommes faits, les Juifs décidèrent de ne pas se retrancher dans un camp, mais de prendrebravement l'offensive et, dans un corps à corps, de remettre la décision à la fortune des armes, puisque la ville, lareligion et le Sanctuaire étaient en péril,18car, dans cette lutte, l'inquiétude au sujet des femmes, des enfants, des frères et des prochesse réduisait à peu de chose, tandis que la plus grande et la première des craintes était pour le Temple consacré.19L'angoisse de ceux qui avaient été laissés dans la ville n'était pas moindre, inquiets qu'ilsétaient au sujet de l'action qui allait se livrer en rase campagne.20Pendant que tous attendaient le prochain dénouement et que déjà les ennemis, ayant opéréleur concentration, se rangeaient en ordre de bataille, les éléphants étant ramenés sur une position favorable et lacavalerie rangée sur les ailes,21Maccabée observait ces masses imposantes, l'appareil varié de leurs armements et l'aspectfarouche des éléphants. Il leva les mains vers le ciel et invoqua le Seigneur qui opère les prodiges, sachant bienque ce n'est pas à l'aide des armes, mais selon ce qu'il juge, qu'il accorde la victoire à ceux qui en sont dignes.22Il prononça en ces termes l'invocation suivante: "O toi, Maître, tu as envoyé ton ange sousEzéchias, roi de la Judée, et il a exterminé 185.000 hommes de l'armée de Sennachérib;23maintenant encore, ô Souverain des cieux, envoie un bon ange devant nous pour semer lacrainte et l'effroi.24Que par la grandeur de ton bras soient frappés ceux qui sont venus, le blasphème à labouche, attaquer ton peuple saint!" Et il termina sur ces mots.25Or, tandis que les gens de Nikanor s'avançaient au son des trompettes et au chant du péan,26les hommes de Judas en vinrent aux mains avec l'ennemi en faisant des invocations et desprières.27Combattant de leurs mains et priant Dieu de leur coeur, ils couchèrent sur le sol au moins35.000 hommes, et se réjouirent grandement de cette manifestation de Dieu.28La besogne une fois terminée, et comme ils s'en retournaient avec joie, ils reconnurent queNikanor était tombé revêtu de son armure.29Alors, au milieu des clameurs et de la confusion, ils bénissaient le souverain Maître dans lalangue de leurs pères.30Celui qui au premier rang s'était consacré, corps et âme, à ses concitoyens, qui avaitconservé pour ses compatriotes l'affection du jeune âge, ordonna de couper la tête de Nikanor et son bras jusqu'àl'épaule, et de les porter à Jérusalem.31Il s'y rendit lui-même et, après avoir convoqué ses compatriotes et placé les prêtres devantl'autel, il envoya chercher les gens de la Citadelle:32il leur montra la tête de l'abominable Nikanor et la main que cet infâme avait étendue avectant d'insolence contre la sainte Maison du Tout-Puissant.33Puis, ayant coupé la langue de l'impie Nikanor, il dit qu'on la donnât par morceaux auxoiseaux et qu'on suspendît en face du Temple le salaire de sa folie.34Tous alors firent monter vers le ciel des bénédictions au Seigneur glorieux, en ces termes:"Béni soit Celui qui a gardé son saint lieu exempt de souillure!"35Judas attacha la tête de Nikanor à la Citadelle, comme un signe manifeste et visible à tousdu secours du Seigneur.36Ils décrétèrent tous par un vote public de ne pas laisser passer ce jour inaperçu, mais decélébrer le treizième jour du douzième mois, appelé Adar en araméen, la veille du jour dit de Mardochée.37Ainsi se passèrent les choses concernant Nikanor, et, comme depuis ce temps-là la villedemeura en la possession des Hébreux, je finirai également mon ouvrage ici même.38Si la composition en est bonne et réussie, c'est aussi ce que j'ai voulu. A-t-elle peu de valeuret ne dépasse-t-elle pas la médiocrité? C'est tout ce que j'ai pu faire...39Comme il est nuisible de boire seulement du vin ou seulement de l'eau, tandis que le vinmêlé à l'eau est agréable et produit une délicieuse jouissance, de même c'est l'art de disposer le récit qui charmel'entendement de ceux qui lisent le livre. C'est donc ici que j'y mettrai fin.