Scrutatio

Giovedi, 25 aprile 2024 - San Marco ( Letture di oggi)

Livre de la Sagesse 17


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1Oui, tes jugements sont grands et inexplicables, c'est pourquoi des âmes sans instruction se sontégarées.2Alors que des impies s'imaginaient tenir en leur pouvoir une nation sainte, devenus prisonniers desténèbres, dans les entraves d'une longue nuit, ils gisaient enfermés sous leurs toits, bannis de la providenceéternelle.3Alors qu'ils pensaient demeurer cachés avec leurs péchés secrets, sous le sombre voile de l'oubli,ils furent dispersés, en proie à de terribles frayeurs, épouvantés par des fantômes.4Car le réduit qui les abritait ne les préservait pas de la peur; des bruits effrayants retentissaientautour d'eux, et des spectres lugubres, au visage morne, leur apparaissaient.5Aucun feu n'avait assez de force pour les éclairer, et l'éclat étincelant des étoiles ne parvenait pas àilluminer cette horrible nuit.6Seule brillait pour eux une masse de feu qui s'allumait d'elle-même, semant la peur, et, terrifiés,une fois disparue cette vision, ils tenaient pour pire ce qu'ils venaient de voir.7Les artifices de l'art magique demeuraient impuissants, et sa prétention à l'intelligence étaithonteusement confondue;8car ceux qui promettaient de bannir de l'âme malade les terreurs et les troubles étaient eux-mêmesmalades d'une peur ridicule.9Même si rien d'effrayant ne leur faisait peur, les passages de bestioles et les sifflements de reptilesles frappaient de panique,10ils périssaient, tremblants de frayeur, et refusant même de regarder cet air, que d'aucune manièreon ne peut fuir.11Car la perversité s'avère singulièrement lâche et se condamne elle-même; pressée par laconscience, toujours elle grossit les difficultés.12La peur en effet n'est rien d'autre que la défaillance des secours de la réflexion;13moins on compte intérieurement sur eux, plus on trouve grave d'ignorer la cause qui provoque letourment.14Pour eux, durant cette nuit vraiment impuissante, sortie des profondeurs de l'Hadès impuissant,endormis d'un même sommeil,15ils étaient tantôt poursuivis par des spectres monstrueux, tantôt paralysés par la défaillance deleur âme; car une peur subite et inattendue les avait envahis.16Ainsi encore, celui qui tombait là, quel qu'il fût, se trouvait emprisonné, enfermé dans cette geôlesans verrous.17Qu'on fût laboureur ou berger, ou qu'on fût occupé à des travaux dans le désert, surpris, onsubissait l'inéluctable nécessité;18car tous avaient été liés par une même chaîne de ténèbres. Le vent qui siffle, le chant mélodieuxdes oiseaux dans les rameaux touffus, le bruit cadencé d'une eau coulant avec violence,19le rude fracas des pierres dégringolant, la course invisible d'animaux bondissants, le rugissementdes bêtes les plus sauvages, l'écho se répercutant au creux des montagnes, tout les terrorisait et les paralysait.20Car le monde entier était éclairé par une lumière étincelante et vaquait librement à ses travaux;21sur eux seuls s'étendait une pesante nuit, image des ténèbres qui devaient les recevoir. Mais ilsétaient à eux-mêmes plus pesants que les ténèbres.