Scrutatio

Giovedi, 25 aprile 2024 - San Marco ( Letture di oggi)

Premier livre des Maccabées 6


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1Cependant le roi Antiochus parcourait les provinces d'en haut. Il apprit qu'il y avait en Perseune ville du nom d'Elymaïs, fameuse par ses richesses, son argent et son or,2avec un temple très riche renfermant des pièces d'armure en or, des cuirasses et des armesqu'y avait laissées Alexandre, fils de Philippe, roi de Macédoine, qui régna le premier sur les Grecs.3Il vint donc tenter de prendre cette ville pour la piller, mais il n'y réussit pas, les gens de laville ayant eu connaissance de la chose.4Ils s'opposèrent à lui les armes à la main. Il fut mis en fuite et quitta les lieux avec beaucoupde tristesse pour regagner Babylone.5Il était encore en Perse quand on vint lui annoncer la déroute des armées qui étaient entréesdans le pays de Juda.6Lysias, en particulier, s'étant avancé avec une forte armée, avait dû fuir devant les Juifsdevenus plus redoutables grâce aux armes, aux ressources et à la quantité de dépouilles enlevées aux arméesvaincues;7ceux-ci avaient renversé l'Abomination construite par lui sur l'autel à Jérusalem et entouréleur lieu saint de hautes murailles comme auparavant, ainsi que Bethsour, une de ses villes.8A ces nouvelles, le roi, frappé de stupeur, fut en proie à une violente agitation: il se jeta sur sacouche et tomba malade de chagrin parce que les choses ne s'étaient pas passées selon ses désirs.9Il demeura là plusieurs jours, retombant sans cesse dans une profonde mélancolie. Lorsqu'ilse vit sur le point de mourir,10il convoqua tous ses amis et leur dit: "Le sommeil s'est retiré de mes yeux et mon coeur estabattu par l'inquiétude.11Je me suis dit à moi-même: A quelle affliction suis-je réduit et en quel flot de tristesse suis-je maintenant plongé? Moi qui étais bon et aimé au temps de ma puissance!12Mais à cette heure je me souviens des maux dont j'ai été l'auteur à Jérusalem, quand je pristous les objets d'argent et d'or qui s'y trouvaient et que j'envoyai exterminer sans motif les habitants de Juda.13Je reconnais donc que c'est à cause de cela que ces malheurs m'ont atteint et que je meursd'une profonde affliction sur une terre étrangère!"14Il fit appeler Philippe, un de ses amis, et l'établit sur tout le royaume.15Il lui donna son diadème, sa robe et son sceau, pour qu'il prît soin de l'éducation et del'entretien d'Antiochus, son fils, en vue du trône.16Le roi Antiochus mourut en ce lieu, l'année 149.17Lysias, à la nouvelle de sa mort, lui donna pour successeur son fils Antiochus qu'il avaitélevé depuis son enfance et qu'il surnomma Eupator.18Les gens de la Citadelle bloquaient Israël autour du sanctuaire et s'ingéniaient à lui faire dumal en toute occasion, et à soutenir les païens.19Résolu à les exterminer, Judas convoqua tout le peuple pour les assiéger.20On se rassembla et l'on mit le siège devant la Citadelle en l'an 150; on construisit desbatteries et des machines.21Mais des assiégés rompirent le blocus, et avec eux des Israélites impies,22qui allèrent chez le roi et lui dirent: "Jusqu'à quand tarderas-tu à nous rendre justice et àvenger nos frères?23Nous avons consenti volontiers à servir ton père, à nous conduire selon ses ordres et àobserver ses édits;24à cause de cela nos concitoyens nous ont pris en aversion. Bien plus, ils ont tué tous ceuxd'entre nous qui sont tombés entre leurs mains et ont pillé nos héritages.25Ils ont porté la main non seulement sur nous mais encore sur tous tes territoires.26Voici qu'ils investissent aujourd'hui la Citadelle de Jérusalem pour s'en rendre maîtres etqu'ils ont fortifié le sanctuaire et Bethsour.27Si tu ne te hâtes pas de les prévenir, ils en feront encore davantage et tu ne pourras plus lesarrêter."28A ces mots, le roi se mit en colère et réunit tous ses amis, les chefs de son armée et lesmaréchaux.29Des autres royaumes et des îles de la mer il lui vint aussi des troupes mercenaires.30Le nombre de ses forces s'éleva à 100.000 fantassins, 20.000 cavaliers et 32 éléphantsdressés au combat.31Ils vinrent par l'Idumée et assiégèrent Bethsour qu'ils combattirent longtemps à l'aide demachines. Mais les autres, opérant des sorties, y mettaient le feu et luttaient vaillamment.32Alors Judas partit de la Citadelle et vint camper à Bethzacharia en face du camp royal.33Le roi, debout de grand matin, enleva sa troupe d'un bond sur le chemin de Bethzacharia oùles armées prirent leur position de combat et sonnèrent de la trompette.34On exposa à la vue des éléphants du jus de raisin et de mûre pour les disposer à l'attaque.35Les bêtes furent réparties parmi les phalanges. Près de chaque éléphant on rangea millehommes cuirassés de cottes de mailles et coiffés de casques de bronze, sans compter 500 cavaliers d'éliteaffectés à chaque bête.36Ceux-ci prévenaient tous les mouvements de la bête et l'accompagnaient partout sans jamaiss'en éloigner.37Sur chaque éléphant, comme appareil défensif, une solide tour de bois était assujettie par dessangles, et dans chacune se trouvaient les trois guerriers combattant sur les bêtes, en plus de leur cornac.38Quant au reste de la cavalerie, le roi la répartit sur les deux flancs de l'armée pour harcelerl'ennemi et couvrir les phalanges.39Lorsque le soleil frappa de ses rayons les boucliers d'or et d'airain, les montagnes en furentilluminées et brillèrent comme des flambeaux allumés.40Une partie de l'armée royale se déploya sur les hauts de la montagne et une autre encontrebas; ils avançaient en formation solide et ordonnée.41Tous étaient troublés en entendant les clameurs de cette multitude, le bruit de sa marche etle fracas de ses armes, armée immense et forte s'il en fut.42Judas et sa troupe s'avancèrent pour engager le combat, et 600 hommes de l'armée du roisuccombèrent.43Eléazar surnommé Auârân aperçut alors une des bêtes caparaçonnée d'un harnais royal etsurpassant toutes les autres par la taille. S'imaginant que le roi était dessus,44il se sacrifia pour sauver son peuple et acquérir un nom immortel.45Il eut la hardiesse de courir sur la bête au milieu de la phalange, tuant à droite et à gauche, sibien que, devant lui, les ennemis s'écartèrent de part et d'autre.46S'étant glissé sous l'éléphant, il le frappa par en dessous et le tua. La bête s'écroula à terresur Eléazar qui mourut sur place.47Les Juifs, voyant les forces du royaume et l'impétuosité des troupes, se retirèrent devantelles.48L'armée royale monta au-devant des Juifs à Jérusalem, et le roi mit en état de siège la Judéeet le mont Sion,49tandis qu'il faisait la paix avec ceux de Bethsour qui évacuèrent la ville: ils n'avaient pas devivres pour soutenir un siège, car c'était l'année sabbatique accordée à la terre.50Le roi prit Bethsour et y plaça une garnison pour la garder.51Il assiégea assez longtemps le sanctuaire, dressant contre lui batteries et machines, lance-flammes et balistes, scorpions pour flèches et frondes.52Les assiégés aussi dressèrent des machines contre celles des assiégeants et l'on combattitlongtemps.53Mais il n'y avait pas de vivres dans les dépôts parce que c'était la septième année et que lesIsraélites ramenés en Judée du milieu des nations avaient consommé les dernières réserves.54On laissa peu d'hommes dans le saint lieu parce qu'on était en proie à la famine; les autres sedispersèrent chacun chez soi.55Philippe, que le roi Antiochus avait de son vivant choisi pour élever Antiochus, son fils, envue du trône,56était revenu de Perse et de Médie avec les troupes qui avaient accompagné le roi, etcherchait à s'emparer de la direction des affaires.57Lysias n'eut rien de plus pressé que de signifier le départ. Il dit au roi, aux généraux del'armée et aux hommes: "Nous dépérissons chaque jour, notre ration se fait maigre et le lieu que nous assiégeonsest bien fortifié. Du reste, les affaires du royaume nous attendent.58Donnons donc la main droite à ces hommes, faisons la paix avec eux et avec toute leurnation.59Accordons-leur de vivre suivant leurs coutumes comme auparavant, car c'est à cause descoutumes que nous avons abolies qu'ils se sont irrités et ont fait tout cela."60Le roi et les chefs approuvant ce motif, il envoya traiter de la paix avec les Juifs, quiacceptèrent.61Le roi et les chefs confirmèrent l'accord par serment et là-dessus les assiégés sortirent de laforteresse.62Alors le roi entra au mont Sion et, voyant la force de ce lieu, il viola le serment qu'il avaitprêté et donna l'ordre de démanteler toute l'enceinte.63Puis il partit en toute hâte et retourna à Antioche où il trouva Philippe maître de la ville. Illui livra bataille et s'empara de la ville par la force.