Scrutatio

Sabato, 20 aprile 2024 - Beata Chiara Bosatta ( Letture di oggi)

Livre d'Esther 8


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1Ce jour même le roi Assuérus donna à la reine Esther la maison d'Aman, le persécuteur des Juifs, etMardochée fut présenté au roi, à qui Esther avait révélé ce qu'il était pour elle.2Le roi avait repris son anneau à Aman; il l'ôta de son doigt pour le donner à Mardochée, à qui, de soncôté, Esther confia la gestion de la maison d'Aman.3Esther alla une seconde fois parler au roi. Elle se jeta à ses pieds, elle pleura, elle se le renditfavorable en vue de faire échouer la méchanceté d'Aman l'Agagite et le dessein qu'il avait conçu contre les Juifs.4Le roi lui tendit son sceptre d'or. Esther se releva donc et se tint debout en face de lui.5"Si tel est le bon plaisir du roi, lui dit-elle, et si vraiment j'ai trouvé grâce devant lui, si ma demandelui paraît juste et si je suis moi-même agréable à ses yeux, qu'il veuille révoquer expressément les lettresqu'Aman, fils de Hamdata, l'Agagite, a fait écrire pour perdre les Juifs de toutes les provinces royales.6Comment pourrais-je voir mon peuple dans le malheur qui va l'atteindre? Comment pourrais-je êtretémoin de l'extermination de ma parenté?"7Le roi Assuérus répondit à la reine Esther et au Juif Mardochée: "En ce qui me concerne, j'ai donné àEsther la maison d'Aman après l'avoir fait pendre pour avoir voulu perdre les Juifs.8Pour vous, écrivez au sujet des Juifs ce que vous jugerez bon, au nom du roi. Scellez ensuite del'anneau royal. Car tout édit rédigé au nom du roi et scellé de son sceau est irrévocable."9Les scribes royaux furent convoqués aussitôt -- c'était le troisième mois, qui est Sivân, le vingt-troisième jour -- et, sur l'ordre de Mardochée, ils écrivirent aux Juifs, aux satrapes, aux gouverneurs, aux grandsofficiers des provinces échelonnées de l'Inde à l'Ethiopie, soit 127 provinces, à chaque province selon sonécriture, à chaque peuple selon sa langue et aux Juifs selon leur écriture et leur langue.10Ces lettres, rédigées au nom du roi Assuérus et scellées de son sceau, furent portées par descourriers montés sur des chevaux des haras du roi.11Le roi y octroyait aux Juifs, en quelque ville qu'ils fussent, le droit de se rassembler pour mettre leurvie en sûreté, avec permission d'exterminer, égorger et détruire tous gens armés des peuples ou des provinces quivoudraient les attaquer, avec leurs femmes et leurs enfants, comme aussi de piller leurs biens.12Cela se ferait le même jour dans toutes les provinces du roi Assuérus, le treizième jour du douzièmemois, qui est Adar.12-aVoici le texte de cette lettre:12-b"Le grand roi Assuérus aux satrapes des 127 provinces qui s'étendent de l'Inde à l'Ethiopie, auxgouverneurs de province et à tous ses loyaux sujets, salut!12-cBien des gens, lorsque sur leur tête l'extrême bonté de leurs bienfaiteurs accumule les honneurs,n'en conçoivent que de l'orgueil. Il ne leur suffit pas de chercher à nuire à nos sujets, mais leur satiété même leurdevenant un fardeau insupportable, ils montent leurs machinations contre leurs propres bienfaiteurs;12-det, non contents de bannir la reconnaissance du coeur des hommes, enivrés plutôt par lesapplaudissements de qui ignore le bien, alors que tout est à jamais sous le regard de Dieu, ils se flattentd'échapper à sa justice qui hait les méchants.12-eAinsi maintes et maintes fois est-il arrivé aux autorités constituées, pour avoir confié à des amisl'administration des affaires et s'en être laissé influencer, de porter avec eux le poids du sang innocent au prixd'irrémédiables malheurs,12-fles sophismes menteurs d'une nature perverse ayant égaré l'irréprochable droiture d'intentions dupouvoir.12-sAffichez une copie de la présente lettre en tout lieu, laissez les Juifs suivre ouvertement les loisqui leur sont propres et portez-leur assistance contre qui les attaquerait au propre jour fixé pour les écraser, soitle treizième jour du douzième mois, qui est Adar.12-gIl n'est que d'ouvrir les yeux: sans même aller jusqu'aux récits d'autrefois que nous venons derappeler, regardez seulement sous vos pas, que d'impiétés perpétrées par cette peste des gouvernants indignes!12-rVous ferez donc bien de ne pas tenir compte des lettres envoyées par Aman, fils de Hamdata, leurauteur ayant été pendu aux portes de Suse avec toute sa maison, digne châtiment que Dieu, Maître de l'univers,lui a incontinent infligé.12-ien procédant aux changements opportuns et en jugeant toujours les affaires qui nous serontsoumises dans un esprit de bienveillant accueil.12-kC'est ainsi qu'Aman, fils de Hamdata, un Macédonien, en toute vérité étranger au sang perse ettrès éloigné de notre bonté, avait été reçu chez nous comme hôte12-lEt avait rencontré de notre part les sentiments d'amitié que nous portons à tous les peuples,jusqu'au point de se voir proclamer notre père et de se voir révérer par tous de la prostration, comme placéimmédiatement après le trône royal.12-mOr, incapable de tenir son rang élevé, il s'appliqua à nous ôter le pouvoir et la vie.12-nNous avons un sauveur, un homme qui toujours a été notre bienfaiteur, Mardochée, uneirréprochable compagne de notre royauté, Esther; Aman, par les manoeuvres de ses tortueux sophismes, nous ena demandé la mort, avec celle de tout leur peuple,12-opensant, par ces premières mesures, nous réduire à l'isolement et remplacer la domination persepar celle des Macédoniens.12-pMais nous, loin de trouver en ces Juifs, voués à la disparition par ce triple scélérat, des criminels,nous les voyons régis par les plus justes des lois.12-qIls sont les fils du Très-Haut, du grand Dieu vivant, à qui nous et nos ancêtres devons le maintiendu royaume dans l'état le plus florissant.12-hAussi bien nos efforts vont-ils tendre à assurer à tous, dans l'avenir, la tranquillité et la paix duroyaume,12-tCar ce jour qui devait être un jour de ruine, la suprême souveraineté de Dieu vient de le changer enun jour d'allégresse en faveur de la race choisie.12-uQuant à vous, parmi vos fêtes solennelles, célébrez ce jour mémorable par force banquets, afinqu'il soit dès maintenant et demeure à l'avenir, pour vous et pour les Perses de bonne volonté, le souvenir devotre salut, et pour vos ennemis le mémorial de leur ruine.12-xToute ville, et, plus généralement, toute contrée qui ne suivra pas ces instructions seraimpitoyablement dévastée par le fer et le feu, rendue impraticable aux hommes et pour toujours odieuse auxbêtes sauvages et aux oiseaux eux-mêmes."13La copie de cet édit, destiné à être promulgué comme loi dans chaque province, fut publiée parmitoutes les populations afin que les Juifs se tinssent prêts au jour dit à tirer vengeance de leurs ennemis.14Les coursiers, montant des chevaux royaux, partirent en grande hâte et diligence sur l'ordre du roi.Le décret fut aussi publié dans la citadelle de Suse.15Mardochée sortit de chez le roi revêtu d'un habit princier de pourpre violette et de lin blanc,couronné d'un grand diadème d'or et portant un manteau de byssus et de pourpre rouge. La ville de Suse toutentière retentit d'allégresse.16Ce fut, pour les Juifs, un jour de lumière, de liesse, d'exultation et de triomphe.17Dans toutes les provinces, dans toutes les villes, partout enfin où parvinrent les ordres du décretroyal, ce ne fut pour les Juifs, qu'allégresse, liesse, banquets et fêtes. Parmi la population du pays bien des gensse firent Juifs, car la crainte des Juifs s'appesantit sur eux.